EKIDEN 2018 : C'était pas de la daube !

EKIDEN 2018

Si la langue française est farcie d’expressions imagées, frappées, en général, du coin du bon sens, ce n’est assurément pas le cas de l’expression "c’est de la daube !" utilisée pour désigner et qualifier une chose sans valeur voire de mauvaise qualité.

 

Quoi de meilleur en effet qu’une bonne daube ? Surtout lorsqu’elle est dégustée par 30 affamés qui ont parcouru, par tronçon de 5, 10 ou 7,195 kms, la distance totale de 210 kilomètres et 975 mètres en 18 heures 32 minutes et 2 secondes, soit une vitesse atarienne moyenne de 11,4 km/h !

 

En tous cas, ce qui n’est pas de la daube, c’est la victoire écrasante des Rabbits Homme qui, sous la houlette de leur capitaine Michel – de plus en plus performant puisque 2ème temps atarien sur le 5 km à la vitesse de 12,9 km/h - ont mis tout le monde d’accord en 3h8’25’’.

 

Et que dire du farouche derby qui opposait les Rabbits Femme aux Blaireaux Hommes et remporté par les premières citées de quelques 2’ et 7’’ ? Ce n’est évidemment pas non plus de la daube. La preuve en est d’ailleurs que les ingrédients de ce délicieux plat, à base de paleron de bœuf, n'ont rien à voir avec le fromage qu’elles ont font.

 

De plus à la lecture de la fable lyrique "La Majorette et le Blaireau" pondue par DameLaf sous le pseudo de Jeanne de la Rivière (voir ci-dessous), j’ai bien peur qu’elles ne remportent aussi le duel de la plume ! Blaireaux ne vous laissez pas faire ! Brossez-nous leur portrait d’une lame aussi aiguisée que Durandal, la fameuse épée de Roland le Preux avec laquelle il trancha la montagne à Roncevaux … avant d’expirer suite à une cuisante défaite.

 

Et comment qualifier autrement le puissant et courageux combat que livrèrent les Slugs limaçantes aux Turtles qui ont sans doute trop lu La Fontaine ? Si ce n’est par un retentissant « c’est pas de la daube » ! Certes ce combat homérique était ici tourné au ralenti mais ce n’était pas plus mal car cette technique permet, on le sait, de mieux apprécier dans le détail la beauté des efforts accomplis. « Vae victis » peuvent donc crier les Limaces qui ont d’autant plus de mérite que le temps trop ensoleillé a rendu le terrain fichtrement sec, ce qui n’était évidemment pas à leur avantage.

 

***

La Majorette et le Blaireau
(Jeanne de la Rivière)

La raison du plus fort est toujours la meilleure :
            Nous l'allons montrer tout à l'heure.
            Un blaireau se désaltérait
            Dans le courant d'une onde pure.
Une majorette survient à jeun, qui cherchait aventure,
       Et que le challenge en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
            Dit cette amazone pleine de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
Altesse, répond le blaireau, que Votre Majesté
            Ne se mette pas en colère ;
            Mais plutôt qu'Elle considère
            Que je me vas désaltérant
                         Dans le courant,
            Plus de vingt pas au-dessous d'Elle ;
Et que par conséquent, en aucune façon,
            Je ne puis troubler sa boisson.
Tu la troubles, reprit cette fatale femelle ,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
Comment l'aurais-je fait si  je n'étais pas enregistré ?
       Reprit le blaireau ; je tête encore mon sac à eau
            Si ce n'est toi, c'est donc ton frérot.
       Je n'en ai point. C'est donc un autre eupétrézien :
            Car vous ne m'épargnez guère,
            Vous, vos Atars et vos cousins.
On me l'a dit : il faut que je me venge."
           Là-dessus, au fond des forêts
            La majorette le double et puis le plante,
            Sans autre forme de procès.

Evolution 2017 /2018
(ceux qui ont couru la même distance)


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